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Déclaration d'octobre de l'Université de Bethléem sur la situation actuelle en Palestine

« Nous enseignons la vie… monsieur » Rafeef Ziyadeh

En tant qu’établissement d’enseignement supérieur de premier plan en Palestine, l’Université de Bethléem n’est pas seulement un témoin des horreurs qui se déroulent à Gaza et en Cisjordanie ; nous nous engageons à défendre la vérité et à façonner un avenir meilleur. Conformément à la mission, à la vision et aux valeurs de l’Université de Bethléem, nous nous trouvons moralement et éthiquement obligés d’élever la voix contre la guerre génocidaire en cours et les attaques terroristes perpétrées par Israël et les colons sionistes.

En tant qu’éducateurs déterminés à « enseigner la vie », nous sommes indignés par les scènes de mort de plus en plus horribles dont nous sommes témoins, impuissants, en provenance de Gaza. La guerre contre le peuple palestinien dure depuis 75 ans, marquée par le génocide et le nettoyage ethnique. Cependant, au cours des dix derniers jours, des écoles, des universités, des maisons, des immeubles d'habitation et maintenant un grand hôpital ont été bombardés. Cette dernière horreur, consistant à prendre pour cible des civils innocents à Gaza, a atteint un niveau de mal sans précédent. Des familles entières ont été anéanties ; des quartiers entiers sont rasés ; les hôpitaux sont menacés et désormais bombardés sans discernement, en violation de toutes les conventions internationales. Quelle que soit la couleur, la croyance, l’origine ethnique ou la race, toute vie humaine est précieuse, de valeur égale et doit être protégée.

Nous condamnons avec véhémence la violence aveugle que la machine de guerre israélienne a infligée aux Palestiniens à Gaza, la destruction des institutions éducatives et religieuses et le mépris flagrant de la vie humaine et du droit international. Les scènes de carnage sont encore amplifiées par le silence dévastateur de l’Occident « humanitaire » et par la réduction au silence des voix qui tentent de contrer les mensonges et la propagation de la propagande anti-palestinienne.

Dans ces circonstances désastreuses, nous réaffirmons notre engagement à « enseigner la vie ». Nous faisons écho aux paroles du Document Kairos Palestine de 2009, qui met en garde contre « l’application sélective du droit international » qui nous laisse vulnérables à une « loi de la jungle ». Nous appelons les intellectuels et universitaires locaux et internationaux à s’opposer fermement à la diabolisation et à la déshumanisation d’un peuple jusqu’au déplacement forcé et au génocide. Nous condamnons également toutes les expressions d’indignation morale sélective qui occultent la douleur et la souffrance des victimes palestiniennes ainsi que les injustices structurelles qui donnent lieu en premier lieu à la violence.

Le peuple palestinien souffre depuis longtemps de la « loi de la jungle » de l’occupation. Le moment est venu pour tous ceux qui croient en la justice de s’élever contre cet outrage en prenant la parole, en exigeant justice et l’affirmation des droits de l’homme. Ce qui se passe est un affront à toutes les morales et valeurs acceptées par les êtres humains consciencieux du monde entier. À l’Université de Bethléem, nous continuerons à enseigner la vie, et la vie pleinement, au mieux de nos capacités ; pour chacun de nos étudiants, pour chacun de nous, pour la Palestine, pour le monde et pour l'avenir.