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Ancien élève de l'Université de Bethléem de Gaza

Je suis diplômé de l'Université de Bethléem, originaire de Gaza et appartenant à la communauté chrétienne palestinienne. Comme beaucoup d’autres, je réside désormais en dehors de Gaza, tandis que ma famille immédiate, ainsi que mes tantes, oncles et cousins, subissent toujours les circonstances difficiles qui règnent dans la région. Depuis le 7 octobre, nos vies ont été profondément affectées par la guerre en cours à Gaza, nous laissant aux prises avec des émotions plus profondes que la peur et la tristesse.

La dévastation déclenchée sur Gaza surpasse toutes celles de son histoire moderne, avec des images de maisons, de rues, d’hôpitaux et d’écoles bombardées suscitant une profonde colère en nous. Gaza, notre ville natale, où nous sommes nés, où nous avons grandi, où nous avons fréquenté l’école et où nous avons gardé de précieux souvenirs, est soumise à des troubles incessants. Nous passons des nuits blanches, priant avec ferveur pour la sécurité de notre famille au milieu des bombardements incessants.

La communication est devenue un formidable défi, avec l’interruption de l’Internet, de l’électricité, des lignes téléphoniques et des signaux cellulaires, transformant Gaza en une île inaccessible. Le désespoir nous oblige à tenter de contacter à plusieurs reprises, craignant le moment où nos appels resteront sans réponse, signalant potentiellement une issue tragique.

Nos vies ont été perturbées, rendant la normalité inaccessible. Il semble inapproprié de poursuivre nos activités quotidiennes alors que nos familles à Gaza luttent pour subvenir aux besoins de première nécessité. Constamment scotchés devant nos écrans, nous aspirons à des nouvelles positives, à un cessez-le-feu pour mettre un terme à la crise en cours. La frustration grandit en nous alors que nos appels semblent ignorés, que nos cœurs souffrent et que nos larmes passent inaperçues.

Le sort de nos proches âgés, déplacés de leur foyer en raison des ordres d’évacuation, ajoute une autre couche de détresse. L’incertitude plane sur le sort de leurs maisons et la disponibilité limitée des produits essentiels intensifie notre sentiment d’impuissance. Malgré leur contribution à notre bien-être tout au long de leur vie, nos mains sont liées, ne nous laissant que des prières.

Des événements récents, tels que le bombardement de l'une des plus anciennes églises de Gaza, servant de refuge à des membres de familles, ont entraîné la perte tragique de 18 vies, pour la plupart des enfants. Des connaissances personnelles ont succombé à des circonstances évitables grâce à une intervention médicale opportune, soulignant les conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les habitants de Gaza. La mort tragique d'un cousin âgé, abattu par des tireurs isolés israéliens et laissé sans surveillance dans les rues, incarne la brutalité aveugle endurée par la population de Gaza.

À l’approche de l’hiver, l’absence d’abris adéquats, de nourriture adéquate et de vêtements chauds pour les personnes déplacées exacerbe nos inquiétudes. La dure réalité est que les graves blessures de Gaza sont négligées et que les droits humanitaires sont privés de la population, vivante ou décédée.

Au milieu de ces temps difficiles, nos efforts pour entrer en contact avec des sources fournissant des informations sur Gaza apportent un certain soulagement alors que nous entendons les voix d'autres personnes qui ont survécu. Nous implorons que nos voix soient entendues, en faveur d’une situation juste et améliorée pour le peuple palestinien à Gaza. Malgré les difficultés, nous gardons l’espoir qu’une lumière émergera au bout de ce sombre tunnel, allégeant les souffrances de ceux qui ont perdu leur maison, leurs biens et leurs proches. Puisse le Dieu du ciel intervenir et épargner à notre bien-aimée Gaza une nouvelle destruction. Merci.


L'auteur de ce message souhaite rester anonyme. Sur la photo ci-dessous, leur maison familiale à Gaza.